Zine :
Lien original : riot for liberty, dans La flamme des banlieues
En français :
Ce texte a circulé dans les rues de diverses banlieues durant la révolte de 2005. Récupéré dans La flamme des banlieues, par Proletarios Internacionalistas (2017).
Brûler simplement le décor que l’on ne veut plus voir, celui de la misère qui oppresse, celui de la ville-béton qui enferme, qui asphyxie.
Brûler les moyens de transports qui humilient tous les jours l’impossibilité de sortir de ce gris.
Brûler les écoles de « la république » qui sont les premiers lieux d’exclusion, de sélection, de tri, d’apprentissage de l’obéissance à tout prix.
Brûler les mairies, gestionnaires de la misère, et les commissariats, synonymes d’humiliation, de brimades, de tabassages.
Brûler l’État qui gère ces prisons à ciel ouvert. Brûler les locaux de partis politiques. Brûler les politiciens méprisants. Brûler l’élite.
Brûler les entrepôts de marchandises, des concessionnaires automobiles, des banques, vidéoclubs, supermarchés, centres commerciaux, studio de production télé.
Brûler et non voler. Juste pour voir partir en fumée cette marchandise pour laquelle on doit trimer et que l’on doit — « normalement » — convoiter, consommer, accumuler.
Brûler parce que cela semble le seul moyen de se faire entendre, de ne plus être invisible.
Brûler avec l’espoir évident de voir changer les choses.