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Lien original : serhildan, par Ozlem Goner

Dans le contexte des guerres coloniales menées par la Turquie contre le Kurdistan et Israël contre la Palestine, Ozlem Goner,  revient sur les principes qui doivent guider notre internationalisme.

Ozlem Goner est professeure associée au département de sociologie et d’anthropologie à la faculté de Staten Island et au département d’études moyen-orientales du Graduate Center de la City University de New York. Son livre intitulé Turkish National Identity and its Outsiders : Memories of State Violence in Dersim a été publié par Routledge en juin 2017. Elle est membre du comité directeur du Emergency Committee for Rojava (Comité d’urgence pour le Rojava) états-unien.

Article publié initialement en anglais sur le site de Jadaliyya, traduit par Azadî. Une publication commune avec le blog Mediapart du Front décolonial.

Photos : délégation des jeunes internationalistes européens et kurdes en Palestine en 2022.

 

Le 4 octobre, la Turquie a lancé une nouvelle série d’attaques dans la région à majorité kurde du Rojava (nord et est de la Syrie) et a détruit 80 % des infrastructures civiles, dont cinquante écoles et deux hôpitaux. Des dizaines de personnes sont mortes jusqu’à présent et des millions de personnes sont privées d’électricité et d’eau. Cette fois, l’excuse de la Turquie est un attentat à la bombe commis par deux membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) contre les forces de sécurité de l’État turc à Ankara ayant blessé deux agents de sécurité. La Turquie prétend depuis longtemps que les Unités de protection du peuple du Rojava (YPG) sont la même organisation que le PKK et affirme sans preuve que les véritables assaillants de l’attentat d’Ankara sont originaires de cette région. À l’heure où j’écris ces lignes, la Turquie continue d’anéantir la région par ses frappes aériennes et le monde reste à nouveau silencieux.

“Il n’y aura pas d’électricité, pas de nourriture, pas de carburant. Tout est fermé. Nous combattons des animaux humains et nous agirons en conséquence”.

Yoav Gallant, ministre israélien de la Défense

s Deux jours après la ré-escalade des attaques de la Turquie, le monde a été secoué par le meurtre de plus d’un millier de citoyens israéliens par le Hamas et d’autres organisations palestiniennes, qui ont joint leurs forces à celles du Hamas malgré leurs différences idéologiques et politiques avec le premier. Israël, comme la Turquie, a produit beaucoup de fake news et a utilisé les attaques comme excuse pour raser toute la bande de Gaza, une prison à ciel ouvert, créée à l’origine par le colonialisme israélien. Les attaques visant les citoyens israéliens sont un symptôme de la violence coloniale permanente, qui a laissé la Palestine colonisée sans aucun autre moyen d’autodéfense. Au lieu de repenser le contexte de l’attaque du Hamas, Israël, aidé par les politiciens et les médias occidentaux, s’est lancé dans un projet génocidaire à grande échelle visant à déshumaniser davantage les Palestiniens par le biais d’un discours ouvertement raciste et d’appels à la torture.

La première réaction coloniale est venue du ministre israélien de la défense, Yoav Gallant, qui a ordonné un “siège complet de la bande de Gaza”. Il a déclaré : “Il n’y aura pas d’électricité, pas de nourriture, pas de carburant. Tout est fermé. Nous combattons des animaux humains et nous agirons en conséquence”. Tzipi Navon, conseillère de Sara Netanyahou, a ouvertement préconisé la torture des Palestiniens, déclarant qu’Israël devrait “garder leur langue pour la fin, afin que nous puissions profiter de leurs cris, leur oreilles, afin qu’ils puissent entendre leurs propres cris, et leur yeux afin qu’ils puissent nous voir sourire”. À l’heure où j’écris ces lignes, au moins 2 383 Palestiniens ont été tués et 10 814 Palestiniens ont été blessés, selon le ministère palestinien de la santé. Le monde observe, et tandis que les dirigeants autocratiques du Moyen-Orient instrumentalisent un certain soutien rhétorique à la Palestine, ils restent silencieux non seulement sur la nature oppressive de leurs propres gouvernements à l’égard des dissidents et des minorités, mais aussi sur leur complicité dans le colonialisme israélien, étant donné leurs liens commerciaux constants avec Israël.

L’un de ces dirigeants autocratiques est le président de la Turquie, Recep Tayyip Erdoğan, qui a condamné la violence d’Israël contre la Palestine, et a joué le rôle de pacificateur. Il a même été promu par des réseaux progressistes comme Democracy Now, qui a largement couvert le discours d’Erdoğan sur la Palestine, en ignorant complètement que le même Erdoğan anéantissait le Rojava au même moment. L’hypocrisie de la Turquie, et le fait que certains cercles progressistes aient chéri ce “faiseur de paix” à double visage, ont frustré les militants kurdes, dont certains ont pris leurs distances avec la solidarité palestinienne à ce moment crucial. Par exemple, le média progressiste kurde exclusivement féminin Jinnews a publié un article au titre malheureux : “Les peuples sont-ils obligés de choisir entre la Palestine et Israël ?”. Bien que cet article et de nombreux autres sites progressistes kurdes aient présenté leur distanciation comme ayant trait au Hamas et aient fait valoir à juste titre que la Palestine est bien plus vaste que le Hamas, il ne faut pas oublier que le fait d’articuler ce contexte particulier autour d’une critique du Hamas a légitimé la violence coloniale en cours, qui entre dans une nouvelle phase d’anéantissement génocidaire complet.

Je considère que l’éloignement de certains militants kurdes de la solidarité palestinienne par le biais d’une critique du Hamas en ce moment est un symptôme d’une forme particulière d’internationalisme centrée sur les États, un internationalisme qui recherche la pureté par le biais d’actions politiquement correctes de la part des colonisés sans accorder l’attention nécessaire aux conditions actuelles de la colonisation et de l’oppression. Ce type d’internationalisme est répandu dans de nombreux cercles progressistes. Je me concentrerai ici sur la solidarité kurde avec la Palestine et sur la solidarité des progressistes américains avec le Kurdistan au sens large, en particulier avec le Rojava, qui est actuellement en train d’être anéanti par l’État turc.

Problèmes liés à l’internationalisme géopolitique

Certains segments du mouvement kurde ont à juste titre problématisé le Hamas d’un point de vue géopolitique. Le Hamas a toujours été proche de la Turquie. Khaled Mashal, ancien président du bureau politique du Hamas, a célébré le colonialisme et le nettoyage ethnique de la Turquie à Afrin, dans le nord et l’est de la Syrie, en déclarant : “Le succès de la Turquie, en particulier à Afrin, est un exemple sérieux. Espérons que nous serons tous bénis par les victoires de l’Oumma islamique dans de nombreuses parties du monde, comme à Afrin.” Par ailleurs, environ 14 000 personnes au Rojava sont mortes en combattant l’État islamique soutenu par la Turquie, ce qui rend les populations kurdes à juste titre méfiantes à l’égard d’autres organisations religieuses fondamentalistes. De même, le Hamas est soutenu rhétoriquement, sinon matériellement, non seulement par la Turquie mais aussi par le régime islamique d’Iran qui, comme la Turquie, s’est montré notoirement oppressif à l’égard des populations et des organisations kurdes, comme l’ont révélé les soulèvements suite à la mort de Jîna Amini en septembre 2022. Enfin, l’État turc a même placé des réfugiés palestiniens dans la région d’Afrin dans le cadre de ses campagnes d’échange de populations visant à débarrasser la région de ses populations kurdes autochtones, ce qui constitue un acte de nettoyage ethnique. Ces réalités sur le terrain suscitent des émotions difficiles, qui poussent certains segments du mouvement politique kurde à prendre leurs distances par rapport à la solidarité palestinienne.

Je soutiens que s’il est facile de comprendre les émotions qui conduisent à cette distanciation, il est politiquement dommageable de fonder une politique de solidarité organisationnelle sur des émotions.

Je soutiens que même s’il est facile de comprendre les émotions qui conduisent à cette distanciation, il est politiquement dommageable de fonder une politique de solidarité organisationnelle sur des sentiments. Il s’agit surtout de sentiments d’internationalisme géopolitique centrés sur les États-nations, où les progressistes se rapportent à des pays et à des groupes en fonction de l’attitude de leur “propre” État ou de l’État “oppresseur” (maléfique) à l’égard d’un conflit donné. Par exemple, un dissident turc ressent le besoin de se distancier de tous les États et groupes auxquels la Turquie apporte son soutien. Cette dynamique est particulièrement présente dans les politiques de solidarité aux États-Unis. Une grande partie des progressistes américains considèrent que l’internationalisme nécessite la solidarité avec les pays et les groupes auxquels les États-Unis semblent s’opposer et refuse la solidarité aux pays et aux groupes que les États-Unis semblent soutenir. Même si cette position a pu s’avérer utile, en particulier au vu de la violence impériale historique et actuelle des États-Unis, elle repose sur des démarcations géopolitiques a priori, ainsi que sur une valorisation fréquente d’autres États et dictateurs impériaux et coloniaux, simplement parce qu’ils semblent s’opposer aux États-Unis.

L’internationalisme sur le terrain se fonde sur une analyse matérielle des relations de colonialisme et d’oppression ; il plaide pour la solidarité avec les colonisés et les opprimés dans tous les contextes et pour le développement d’alliances avec de véritables organisations de base.

Bien que cette position ressemble à première vue à de l’internationalisme, surtout compte tenu du rôle impérial violent des États-Unis dans le monde entier, elle empêche en réalité une analyse des réalités matérielles de l’oppression et de la colonisation sur le terrain et entrave le développement d’alliances potentielles avec les populations opprimées et des organisations dissidentes là où les États-Unis semblent les soutenir.

En guise d’alternative, l’internationalisme sur le terrain se fonde sur une analyse matérielle des relations de colonisation et d’oppression ; il plaide pour la solidarité avec les colonisés et les opprimés dans tous les contextes et pour le développement d’alliances avec de véritables organisations de base. Si, par exemple, on s’intéresse aux réseaux du capitalisme mondial, on s’aperçoit que les démarcations géopolitiques et les utilisations instrumentales de la solidarité par les acteurs étatiques ne sont souvent qu’une façade. Par exemple, derrière la rhétorique de solidarité d’Erdoğan se cachent des liens commerciaux et militaires profonds et constants entre la Turquie et Israël. Lors de l’Assemblée générale des Nations Unies de septembre 2023, Erdoğan a annoncé que les deux pays prévoyaient d’augmenter leur volume commercial de 9,5 milliards de dollars à un minimum de 15 milliards de dollars et même de développer certains ministères communs, afin d’accroître la coopération dans les domaines de l’énergie, du tourisme et de la technologie. Même la République islamique d’Iran a toujours travaillé avec Israël, achetant une grande partie des armes utilisées pendant la guerre Iran-Irak à un pays qu’elle appelle par ailleurs le « mal ».

De même, bien que les États-Unis aient travaillé avec les forces de sécurité à majorité kurde dans le nord et l’est de la Syrie pour empêcher la reprise des activités de Daech, ils soutiennent depuis longtemps la guerre de la Turquie contre le Kurdistan avec des moyens matériels tels que l’aide militaire, le partage de renseignements, et la vente d’armes, y compris les avions de guerre actuellement utilisés contre l’ensemble du Kurdistan. Et l’alliance avec les forces kurdes dans la région ne peut aucunement égaler la profondeur des réseaux capitalistes développés entre la Turquie et les États-Unis depuis la Seconde Guerre mondiale. Par conséquent, une grande partie de la position géopolitique émotionnelle, que ce soit de la part de certains dissidents en Turquie et en Iran qui prennent leurs distances de la Palestine, ou de celle des progressistes américains qui se distancient de la région à majorité kurde du nord et de l’est de la Syrie, n’est pas basée sur les relations matérielles réelles entre leurs États oppresseurs et d’autres régions, pays et groupes.

L’alliance [des États-Unis] avec les forces kurdes dans la région ne peut aucunement égaler la profondeur des réseaux capitalistes développés entre la Turquie et les États-Unis depuis la Seconde Guerre mondiale.

Une fois que nous dépassons cet internationalisme géopolitique et que nous nous concentrons plutôt sur les relations matérielles du capitalisme mondial entre les acteurs étatiques, ainsi que sur les relations régionales de colonialisme et d’oppression, la solidarité internationaliste avec les peuples et les organisations politiques sur le terrain devient beaucoup moins « compliquée ». Cette forme d’internationalisme n’opère pas au niveau des États, mais à partir du terrain, créé à travers des réseaux de solidarité avec des organisations de base. Pour parvenir à cette forme d’internationalisme, nous devons être critiques à l’égard des attentes de « pureté » des opprimés, que ce soit dans un sens libéral de victimisation qui « condamne » toute action « violente », ou dans un sens plus progressiste de politiquement correct, qui exige une pureté de motivations et d’alliances politiques sans prêter attention aux simples besoins de survie.

L’énigme de la pureté et de l’internationalisme depuis le terrain

La première forme de discours sur la pureté est un discours libéral qui n’attend que la « victimisation » des colonisés et des opprimés. Toute action d’autodéfense est facilement « condamnée », sans prêter attention à la violence structurelle continue du colonialisme et à la capacité des opprimés à se défendre, quelles que soient les méthodes à leur disposition. Même ceux qui sont plus consciencieux en matière d’action politique et conscients de la disponibilité limitée des moyens d’autodéfense tombent parfois dans ce piège libéral. Du lieu de toute action dite « violente » émerge un faux discours des « deux côtés » (two sides), une condamnation de la violence des « deux côtés » (both sides), qui non seulement occulte la réalité structurelle et systématique de la violence coloniale, mais aussi le fait que les colonisés disposent de méthodes d’autodéfense très limitées. Dans le cas de la Palestine, c’est parce que l’opposition palestinienne ne dispose pas d’une force militaire violente dotée d’avions et de chars pour se défendre contre le colonialisme de peuplement israélien qu’elle a recours à des actions telles que le meurtre de civils. D’une manière ou d’une autre, cette dernière semble « plus brutale » que des décennies de violence coloniale de la part d’une gigantesque force militaire financée par plusieurs États. Il ne s’agit pas d’une défense du Hamas ou de ses actions, mais d’un appel à réaliser que le Hamas et les actions particulières qu’il entreprend sont un produit du colonialisme de peuplement israélien, et non l’inverse.

Ceux qui sont conscients des problèmes liés à ce faux discours sur les « deux côtés » séparent rapidement le Hamas du peuple palestinien et condamnent le premier, tout en faisant preuve d’une certaine solidarité nominale avec le second. Bien entendu, ce serait une erreur de réduire les mouvements palestiniens, et encore moins le peuple palestinien, au Hamas et à ses actions. L’État israélien a été impliqué dans la création du Hamas et les médias israéliens et occidentaux ont utilisé de tels discours réductionnistes assimilant le Hamas et la Palestine pour légitimer le colonialisme de peuplement israélien à Gaza et dans le reste de la Palestine depuis des décennies maintenant. Cependant, il ne faut pas oublier que de nombreuses autres organisations en Palestine reconnaissent cette dernière action comme un acte d’auto-défense et qu’une « condamnation » du Hamas dans ce contexte particulier, ainsi que des analyses basées sur ce qu’on appelle « la violence des deux côtés » (violence by two sides), légitime la violence génocidaire qu’Israël utilise contre la Palestine. Ces représentations alimentent une fausse notion libérale de « deux côtés » qui rend la réalité coloniale invisible et présente la violence coloniale comme un « conflit ». Bien que l’opposition palestinienne soit bien plus importante que le Hamas et que le soutien au Hamas soit limité parmi le peuple palestinien, ces discussions ne devraient pas être pertinentes pour notre solidarité avec la Palestine contre le colonialisme israélien.

Une deuxième forme de discours sur la pureté, répandue dans les cercles plus progressistes, est l’attente de pureté politique dans les alliances formées par le cadre géopolitique expliqué ci-dessus. Par exemple, afin d’être totalement solidaires de la Palestine en ce moment, certains Kurdes pourraient s’attendre à ce que l’opposition palestinienne évite les alliances avec la Turquie. De même, de larges pans de progressistes aux États-Unis, comme le DSA International (ndlr. Socialistes démocrates d’Amérique), ont pris leurs distances avec la révolution au Rojava et sont restés pour l’essentiel silencieux face au génocide et au féminicide en cours en Turquie dans la région en raison de l’implication militaire tactique des États-Unis dans la région contre l’État islamique.

Autrement dit, il est crucial de comprendre que la politique sur le terrain est désordonnée compte tenu de la colonisation en cours et du manque même de solidarité internationaliste. Les colonisés ont le droit de se défendre, de survivre par tous les moyens à leur disposition. Et lorsque la solidarité internationale n’est pas disponible pour arrêter les actions des États colonisateurs, les colonisés ont le droit de se procurer des moyens d’autodéfense auprès de quiconque les met à leur disposition. Ceux qui croient en l’internationalisme anticolonial doivent se tenir aux côtés des colonisés et ne pas condamner globalement les relations pragmatiques qu’ils doivent nouer pour survivre.

Il n’incombe pas aux colonisés, mais aux groupes et organisations occupant des positions relativement plus privilégiées, de chercher des moyens de se procurer et de maintenir les moyens d’autodéfense qui offriraient aux colonisés d’autres options que de s’asseoir à la table du diable.

De plus, il n’incombe pas aux colonisés, mais aux groupes et organisations occupant des positions relativement plus privilégiées, de chercher des moyens de se procurer et de maintenir les moyens d’autodéfense qui offriraient aux colonisés d’autres options que de s’asseoir à la table du diable. Un internationalisme sur le terrain exige que nous étudions en profondeur le contexte matériel pour comprendre la relation entre colonialité et oppression, et que nous nous rangions du côté des colonisés et des opprimés, indépendamment de la pureté de leurs actions et des alliances politiques qu’ils forment pour survivre. Ainsi, nous pouvons développer de véritables alliances internationalistes à partir du terrain afin que nos mouvements puissent se soutenir mutuellement et que nous puissions nous libérer des relations et de la dépendance avec les États oppressifs.

Les Kurdes et les Palestiniens dans ce contexte particulier ont subi diverses formes de violence coloniale de la part de la Turquie et d’Israël respectivement, et c’est notre alliance, avec toutes les autres populations colonisées et opprimées du Moyen-Orient et au-delà, qui peut apporter justice et paix. De l’apprentissage commun de l’autodéfense aux moments de solidarité inestimables, comme la visite de Leila Khaled, figure du FPLP (Front populaire de libération de la Palestine) à Leyla Güven, une militante politique kurde en grève de la faim retenue en otage dans les prisons coloniales turques, notre histoire est pleine de leçons de solidarité contre le même système mondial d’oppression capitaliste et colonialiste. À l’heure où le Rojava et la Palestine subissent un nettoyage ethnique, il est plus urgent que jamais de construire un internationalisme anti-colonial conséquent vidé de ses écueils.